mercredi 30 novembre 2011

Chronique de l'album "The Hook Killer" sur Metal Impact( non publiée)


Un an après sa démo The Hook Killer, François Pouvreau persiste et signe dans la voie qu’il s’est tracé. La seconde auto-production de DEADSTAR narrait en musique ce conte d’épouvante qu’est « Candyman », porté à l’écran en 1992 par Bernard Rose. Cette fois-ci, DEADSTAR propose une version étendue et complète, on peut véritablement parler d’album. Et d’un excellent album.

Mis à part le fait que cette nouvelle version de The Hook Killer se compose de 7 titres supplémentaires par rapport à son « ébauche », cet accouchement discographique témoigne surtout de la richesse musicale et culturelle de son auteur. De plus, il bénéficie d’une production subtilement supérieure, plus nuancée, plus puissante en général.

S’il emprunte volontairement aux dialogues du film de Bernard Rose pour illustrer en dialogues sa partition exclusivement instrumentale (mention spéciale à l’extrait de « A Little Boy Murdered » qui glace toujours le sang, et à « The First Apparition » qui permet d’entendre la voix sinistre de l’acteur Tony Todd …), les moments forts de The Hook Killer ne se trouvent évidemment pas là. Le concept en lui-même, dans sa globalité, relève du haut niveau de composition.

Bien sûr, les influences n’ont pas complètement disparu puisque les dramatiques mélodies au piano de « I Came For You » (déjà présents sur la démo) et « Insanity » sont une allusion directe à Philipp Glass, l’auteur de la B.O. originale de « Candyman ». On pense aussi par instants à DEAD CAN DANCE, lorsque des percussions tribales devancent une céleste voix féminine (« Cabrini Green »).

Pourtant François Pouvreau dévoile un peu plus sa personnalité de compositeur. Signe que The Hook Killer se veut réussi et frôle la perfection, l’ambiance générale du disque, à l’image du film auquel il rend hommage, est à la fois glauque, poignante et romantique. Et encore une fois, peu de disques du genre peuvent se vanter aujourd’hui d’être dotés d’un tel éventail musical, sans jamais sortir du contexte initial.

C’est un ensemble de sentiments très forts que l’on va ressentir à l’écoute de The Hook Killer : passant d’un cauchemar intense à une ambiance gothique du plus bel effet (« Remindings »), ambiance que l’on retrouve à plusieurs reprises (« The Lair »), surfant sur des airs planants et idéalistes (« Deadly Romance »), osant à peine croire à l’horreur immonde (« The Second Apparition »), écartant les pensées les plus noires pour espérer un peu de lumière (« Gathering Of Souls »).

Et quand on retrouve avec satisfaction cette funeste introduction qu’est « Saviour Of The City », on découvre émerveillé la beauté de « Ruthie Jane’s Appartment » : une cloche sinistre, un piano et une guitare hispanisante qui tour à tour s’entrecroisent, s’évitent ou s’accouplent, et enfin ce thème inspiré que l’on qualifiera de « classique » mais tellement hypnotisant.

A coup sûr, The Hook Killer satisfera tous les amateurs de musiques de films sombres et de musique gothique. DEADSTAR et son The Hook Killer dépassent largement le cadre du simple projet instrumental. Il faudra qu’on m’explique pourquoi ce musicien qu’est François Pouvreau n’a toujours pas intégré une grande formation, Metal ou autre, pour lui apporter ce supplément d’âme qui fait bien souvent défaut.

Le prochain album de DEADSTAR, agrémenté d’éléments ethniques et tribaux encore plus prononcés, devrait s’intituler Leaving Childhood. Puisse-t-il permettre à son auteur de rentrer une fois pour toutes dans le cercle des compositeurs reconnus.

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